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BESNARD Jean

Jean Besnard est né à St Briac le 3 novembre 1887. Comme son frère, il devait faire un C. L.C.
Après avoir débuté en 1901, comme mousse sur le 3-mâts ANNE DE BRETAGNE, partant de Barry Docks à destination de Frisco en passant par le Cap Horn, faisant ainsi ses débuts de Cap Hornier, il navigua successivement comme novice puis comme matelot léger cambusier, sur le 3-mâts GAIL, capitaine Savary, à bord duquel il effectua son premier voyage : Tyne, San Francisco, Sydney et retour sur Fleetvood, avec du blé, puis un voyage de Brest à Newcastle (N.S.W.), San Francisco, Sydney et retour sur Anvers.
Au retour de ce dernier voyage, de graves avaries les obligèrent, dès le départ à relâcher à Adélaïde, puis à aller passer en cale sèche à Melbourne. Le capitaine fut dans l’obligation de débarquer le tiers de son chargement.
En mars 1906, il est reçu en théorie C. L, C., après un stage à St Lunaire, chez monsieur Renaut qui préparait avec tant de dévouement les jeunes à la carrière d’officier, et à Nantes au cours dirigé par monsieur Cousin.
En 1907-1908, Besnard fait son service militaire sur le BOUVET, bateau école des officiers de réserve.
Avant de passer l’examen de C.L.C., et en sortant du service, notre camarade navigue comme lieutenant sur les 3-mâts MONTCALM et SAINT LOUIS, visitant les ports de Glasgow, Adélaïde, Iquique, Honolulu, Portland (Oregon), Queenstown (Irlande) au cours d’un premier voyage, puis Harwich, Rotterdam, Hobart, San Francisco, retour sur Hull, avec du blé et de l’orge au cours d’un deuxième voyage.
Reçu C. L.C. en décembre 1911, Besnard embarque en avril 1912, comme second capitaine sur le 3-mâts NOEMIE pour effectuer un voyage de diverses sur Talcahuano, Valparaiso, Antofagasta et retour sur Hambourg avec du nitrate.
Notre camarade accepte la proposition de son ancien capitaine du GAÏL, Monsieur Savary, et embarque comme second capitaine sur le MONTBLANC : cinq voyages consécutifs entre Rouen et les ports d’Afrique du Nord lui suffisent.
Il décide de se marier et de reprendre du service à la voile sous le pavillon de son ancienne compagnie, la Sté Nouvelle d’Armement. En sept 1913, il prend le commandement du 3-mâts GENERAL DE SONIS. Après d’importantes réparations, ce navire appareille de Cherbourg en avril 1914, après avoir chargé du charbon dans la Tyne à destination de Portland (Oregon).
Surpris par la guerre de 1914-1918, Besnard navigue au long cours pendant 3 ans sans revenir en France. C’est à Manille, parmi les Américains, qu’il fêta l’Armistice du 11 novembre 1918 qui allait enfin lui permettre de retrouver la France et sa famille. Après avoir chargé de divers à Saigon et une heureuse traversée de 90 jours par le détroit de la Sonde et le Cap de Bonne Espérance, le GENERAL DE SONIS arrivait à Nantes. La navigation à voile pendant la guerre de 1914-1918, n’était pas de tout repos. N’ayant pas d’installation de radio, c’est par les pêcheurs de saumons du large de la Columbia River que Jean Besnard apprend que la guerre était déclarée, alors que pris dans les calmes, il ne se doutait pas du risque qu’il courrait de se voir couler par un des corsaires signalés dans les parages. Il eut aussi la chance d’échapper au Prinz Etel Frederick qui croisait dans l’Atlantique Sud et faisait une véritable hécatombe de voiliers. Le PIERRE LOTI et le 4-mâts Américain WILLIAM P. FRYE, rencontrés quelques jours avant par le GENERAL DE SONIS, furent coulés par ce corsaire. Se rendant à la remorque de Queenstown à Sunderland, le GENERAL DE SONIS fut attaqué par un sous-marin auquel il réussit à échapper. La seule récompense que Jean Besnard reçut fut une bonne gratification accordée par les Anglais, dont bénéficièrent l’Etat-Major et l’équipage. En 1916, au cours d’un voyage, notre camarade eut la bonne fortune de sauver l’équipage du 3-mâts LA BANCHE qu’il rencontra en mer au large de la Plata.
Après avoir laissé le commandement du GENERAL DE SONIS en 1919, Jean Besnard rentra aux Armateurs Français, compagnie connue maintenant sous le nom de Union Industrielle Maritime. Il y commanda successivement le CHARLES FILLION ( ex s/s WAR CHILBRAT ), SAVERNE, RAYMOND POINCARE, CAPITAINE BONELLI, ENSEIGNE MAURICE PRECHAC, GUEBWILLER, DORINE, CAPITAINE LE DIABAT et enfin le CAPITAINE AUGUSTIN, à bord duquel il devait terminer sa navigation en sept 1937.
Au cours de cette navigation, notre ami visita la plupart des ports britanniques, Français belges, hollandais, allemands, ceux de la Baltique, de la Méditerranée, de la Mer Noire, de la Mer d’Azov, les ports d’Espagne et du Maroc.
Au cours de ces voyages, il sauva l’AMIRAL COURBET désemparé et drossé par la tempête dans la chaussée de Sein. Il le prit en remorque et le ramena à St Nazaire.
Jean Besnard a navigué 36 ans, totalisant 350 mois de navigation effective dont 235 de commandement.
Il est décède à Saint Lunaire en juillet 1971